Accompagner les « hauts potentiels »

Description : fiche de lecture du livre les philo-cognitifs

PSYCHOTHÉRAPIE

Sophie Miguet

3/20/20252 min read

Couverture du livre "les philo-cognitifs"
Couverture du livre "les philo-cognitifs"

Les auteurs différencient deux types de philo-cognitifs :

· les philo-complexes, comparés à des « ouistitis » car ils bougent tout le temps, instinctifs, ils renvoient des éclairs de talents et,

· les philo-laminaires comparés à des ours car ce sont des forces tranquilles, plus humbles, tournées vers les autres.

Le risque des philo-complexes c’est que le manque de travail gâche leur talent. Ils ont tendance à être dans l’excès et « consumer » leur vie, à passer vite d’une activité à l’autre. De plus, leur difficulté à réprimer leurs émotions peut amener à des troubles de l’attention qui masquent leur intelligence.

L’enjeu va être pour eux de canaliser leur surplus d’énergie mentale grâce à des activités choisies, d’avoir une bonne hygiène de vie, d’instaurer des rituels, un cadre dans lequel ils pourront développer ce qui a du sens pour eux, et qui leur permettra de révéler toute leur immense créativité.

De plus, la relation aux autres est un grand sujet parsemé de nombreux quiproquos : alors qu’ils sont en quête de chaleur humaine, ils sont souvent perçus comme hostiles et dédaigneux. Les codes sociaux sont pour eux à acquérir.

Le risque des philo-laminaires, c’est qu’étant donné qu’ils se sont construits en répondant (admirablement) aux sollicitations et aux attentes des autres, premièrement ils développent un perfectionnisme qui peut les amener à la rupture et deuxièmement ils s’oublient eux-mêmes. Ils peuvent s’être déconnectés de leurs émotions, qu’ils jugent trop dangereuses pour être suffisamment en harmonie avec le monde extérieur. Cela peut les amener à une crise identitaire qui pourra les faire radicalement changer de cap du jour au lendemain.

L’enjeu pour eux est de développer un équilibre entre des relations harmonieuses avec l’extérieur et une relation à leur intériorité. Ils doivent apprendre à donner de l’importance à leurs ressentis, apprendre à se connaître et oser dire ce qu’ils pensent. Cela peut passer par l’écriture d’un journal intime, s’exprimer au travers du théâtre, de la musique, en groupe, se faire masser pour mieux « se ressentir », développer le contact avec la nature, méditer, favoriser des thérapies psychocorporelles pour s’ancrer dans son corps et mieux se connaître, enfin améliorer l’estime de soi.

Pour tous ceux qui accompagnent (en tant que thérapeute, parent, conjoint ou enseignant) les personnes à « Haut potentiel », je conseille le livre les « Philo-cognitifs ».

Philo-cognitif, est celui qui aime acquérir de nouvelles connaissances, mais avec une certaine compulsion de penser et raisonner la majeure partie de son temps. Cela prend des proportions d’autant plus grandes qu’il a la capacité à rebondir d’un sujet à l’autre et de pouvoir ainsi aller très loin dans la réflexion. Il aussi des émotions exacerbées et une hypersensibilité sensorielle.

Nous comprenons dans ce livre que même si le mot « surdoué » est plutôt flatteur, il faut bien comprendre que la vie du surdoué est loin d’être une réussite en raison de son inadaptation sociale, et son esprit critique. Nombre de conseils sont généreusement donnés dans l’ouvrage pour aider ces personnes à s’adapter sans se renier.